Le conflit au Sahara occidental, souvent éclipsé par d’autres crises internationales, revient sur le devant de la scène avec une dimension économique et environnementale préoccupante. La Fédération espagnole des institutions solidaires avec le Sahara occidental tire la sonnette d’alarme sur l’exploitation illégale des ressources naturelles dans cette région contestée.
Carmelo Ramírez Marrero, président de la Fédération, a récemment interpellé la Commission de coopération internationale pour le développement aux Îles Canaries sur cette question cruciale. Il a souligné l’urgence pour la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) de s’attaquer au problème du pillage des ressources naturelles par le Maroc dans les territoires occupés.
Cette exploitation illégale soulève des questions importantes sur la durabilité environnementale et l’équité économique dans la région. Les ressources en jeu, qui incluent probablement des phosphates, des réserves de pêche et potentiellement du pétrole, représentent un enjeu économique considérable, exacerbant les tensions dans ce conflit vieux de plusieurs décennies.
Ramírez a également mis en lumière le rôle ambigu de l’Espagne, ancienne puissance coloniale, accusant les gouvernements successifs de ne pas avoir respecté leurs « obligations juridiques, politiques et morales » envers le Sahara occidental au cours des 60 dernières années. Cette critique soulève des questions sur la responsabilité des anciennes puissances coloniales dans la résolution des conflits post-coloniaux et la protection des ressources naturelles des territoires contestés.
Le président de la Fédération a par ailleurs dénoncé la « dure répression subie par la population sahraouie » et la pression exercée par « des centaines de milliers de colons marocains », soulignant les défis démographiques et sociaux qui compliquent davantage la recherche d’une solution pacifique.
Cette situation met en lumière les liens complexes entre les conflits territoriaux, l’exploitation des ressources naturelles et les droits de l’homme. Elle soulève également des questions sur le rôle et l’efficacité des missions de l’ONU dans des contextes où les intérêts économiques sont étroitement liés aux enjeux politiques.
Alors que la communauté internationale se concentre sur d’autres crises mondiales, le cas du Sahara occidental rappelle que les conflits de longue durée, même s’ils sont moins médiatisés, peuvent avoir des implications économiques et environnementales significatives qui méritent une attention renouvelée. R.I
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