Une opération antiterroriste d’envergure a récemment secoué Béjaïa, aboutissant à la saisie d’un arsenal conséquent et à l’arrestation de plusieurs membres présumés du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), considéré comme organisation terroriste par l’Algérie.
Lors d’une conférence de presse à Alger, le procureur adjoint près le tribunal de Sidi M’hamed a dévoilé les détails de l’affaire. Pas moins de 21 armes à feu, accompagnées de munitions et d’accessoires, ont été saisies dans le cadre d’une enquête sur un projet d’actions terroristes du MAK en Algérie.
L’opération a débuté le 4 août 2024 au port de Béjaïa, lors d’un contrôle douanier routinier. Le suspect principal, Z.M., et son épouse B.N., ont été interceptés. Une fouille de leur véhicule a révélé une importante cargaison d’armes et de matériel militaire.
L’arsenal saisi comprend entre autres 11 fusils de calibre 16 mm, 7 pistolets automatiques de divers types, 3 armes de calibre 12 mm, environ 2000 cartouches, des projectiles et des accessoires et vêtements militaires ainsi que des armes blanches et des chargeurs,
Suite à cette découverte, une enquête approfondie a été lancée par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure. Les investigations ont mené à la découverte d’un garage servant de cache d’armes et d’un atelier secret de stockage à Béjaïa, destinés à préparer des actions terroristes.
L’opération s’est soldée par l’arrestation et l’incarcération de 21 suspects, tous poursuivis pour « participation à des actes terroristes ». Douze autres individus impliqués sont toujours en fuite.
Cette affaire met en lumière les défis sécuritaires persistants en Algérie, particulièrement en Kabylie. Le MAK, fondé en 2001 par Ferhat Mehenni, milite pour l’autonomie de la région et est vu comme une menace par le gouvernement algérien.
L’incident soulève des questions sur les réseaux de contrebande d’armes en Méditerranée et leurs liens potentiels avec des groupes séparatistes. La sophistication de l’arsenal et l’ampleur du réseau suggèrent une organisation bien structurée, possiblement soutenue de l’extérieur.
Les autorités algériennes ont réaffirmé leur détermination à combattre le terrorisme et le séparatisme. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation des frontières et de neutralisation des menaces internes.
L’impact sur les relations entre l’État et la communauté kabyle reste à évaluer. Si le gouvernement présente ces arrestations comme une victoire contre le terrorisme, certains craignent une stigmatisation accrue de la population kabyle et un durcissement politique dans la région.
Les prochaines étapes judiciaires seront cruciales pour déterminer l’étendue du réseau et ses ramifications. Les autorités ont promis une enquête approfondie pour identifier d’éventuels complices et prévenir de futures tentatives d’introduction d’armes.
Cette affaire souligne la nécessité d’une vigilance constante face aux menaces sécuritaires et l’importance de la coopération régionale et internationale dans la lutte contre le trafic d’armes et le terrorisme en Afrique du Nord et en Méditerranée. R.N
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