Sahel : le Mali, le Burkina Faso et le Niger accusent l’Ukraine de soutenir les groupes rebelles et demandent des sanctions de l’ONU

Dans une lettre ouverte, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à « prendre les mesures appropriées » contre l’Ukraine, qu’ils accusent de soutenir les groupes rebelles dans le nord du Mali.

Selon les ministres des Affaires étrangères des trois pays, l’Ukraine a fait « le choix délibéré de soutenir le terrorisme » dans la région, renforçant ainsi les groupes armés. Ils demandent au Conseil de sécurité de sanctionner ces « actions subversives » de l’Ukraine, qu’ils considèrent comme la « manifestation de l’implication de sponsors étatiques étrangers dans l’expansion du terrorisme » au Sahel.

Ces accusations font suite à la défaite subie fin juillet par l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner dans des combats contre les groupes séparatistes du nord du Mali. Un responsable ukrainien du renseignement militaire avait alors sous-entendu que Kiev avait fourni des informations aux rebelles pour faciliter leur attaque.

Une source sécuritaire occidentale a confirmé l’existence de contacts entre les autorités militaires ukrainiennes et les séparatistes maliens, sans toutefois pouvoir préciser la nature exacte du soutien apporté. La diplomatie ukrainienne a quant à elle rejeté fermement ces accusations, regrettant une décision « précipitée » des régimes militaires malien et nigérien de rompre leurs relations avec l’Ukraine.

Cette crise diplomatique intervient dans un contexte de rivalité grandissante entre la Russie et l’Occident pour l’influence en Afrique. Après avoir rompu en 2022 avec la France et ses partenaires européens, le Mali s’est tourné militairement et politiquement vers Moscou, tout en fondant avec le Burkina Faso et le Niger une nouvelle confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES).

En ciblant ainsi l’Ukraine, accusée de déstabiliser la région, les trois pays du Sahel cherchent à mobiliser la communauté internationale contre ce qu’ils estiment être une ingérence étrangère dans leurs affaires intérieures. Une manœuvre qui s’inscrit dans leur volonté affichée de se soustraire à l’influence occidentale au profit de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie. R.I

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