Le 9ème Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Pékin a été l’occasion pour Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, de plaider en faveur d’une refonte du système financier international et d’une restructuration de la dette africaine. Son intervention, jeudi, a mis en lumière les défis économiques auxquels font face de nombreux pays africains dans un contexte financier mondial tendu.
« Nous proposons des réformes profondes du système financier international, obsolète, inefficace et injuste », a déclaré Guterres, soulignant la nécessité d’une « relance des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour fournir aux pays en développement les liquidités dont ils ont besoin ». Cette initiative vise à offrir des solutions à court terme tout en élaborant des stratégies à moyen et long terme.
Le Secrétaire général de l’ONU a mis en exergue la situation critique de nombreux pays africains, « embourbés dans la dette et luttant pour investir dans le développement durable ». Il a pointé du doigt le manque d’accès à un allègement efficace de la dette et l’insuffisance des ressources et du financement concessionnel pour répondre aux besoins fondamentaux des populations africaines.
Guterres a également souligné l’injustice de la situation climatique, où les pays africains, qui ont peu contribué au changement climatique, se retrouvent en première ligne face à ses conséquences dévastatrices, sans les moyens financiers pour y faire face.
Dans ce contexte, le FOCAC 2024 revêt une importance particulière. Les dirigeants africains y sollicitent l’aide de la Chine pour développer leurs exportations agricoles et industrialiser leurs économies. La Chine, devenue le premier partenaire commercial bilatéral de l’Afrique subsaharienne, se trouve dans une position clé pour influencer l’avenir économique du continent.
Cependant, le déséquilibre commercial reste un défi majeur, la Chine exportant beaucoup plus vers l’Afrique qu’elle n’importe. Cette asymétrie soulève des questions sur la nature du partenariat sino-africain et la capacité de l’Afrique à tirer pleinement profit de cette relation.
L’appel de Guterres à une restructuration de la dette africaine et à une réforme du système financier international s’inscrit donc dans un contexte plus large de rééquilibrage des relations économiques mondiales. Il met en lumière la nécessité d’une approche plus équitable et durable du développement, où les pays africains pourraient jouer un rôle plus actif dans la définition de leur avenir économique.
Le FOCAC 2024 apparaît ainsi comme une plateforme cruciale pour aborder ces questions urgentes et potentiellement redéfinir les termes de la coopération sino-africaine dans un monde en rapide mutation. R.I
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