Le mythe de « l’armée invincible » s’effondre : l’entité sioniste confrontée à une crise militaire sans précédent

Une année de combat aura suffi pour faire voler en éclats le mythe de l’armée israélienne invincible. L’appareil militaire de l’occupation, longtemps présenté comme une force inébranlable au Moyen-Orient, révèle aujourd’hui ses faiblesses structurelles profondes face à la résistance palestinienne.

« Nous sommes en train de couler », cet aveu brutal d’un réserviste israélien, Ariel Seri-Levy, partagé des milliers de fois sur Facebook, illustre l’ampleur de la crise qui secoue l’armée d’occupation. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 771 soldats tués, 4 500 blessés, des pertes qui ébranlent profondément le moral des troupes et la société coloniale dans son ensemble.

La machine de guerre israélienne, qui se targuait de sa supériorité militaire, se trouve aujourd’hui dans une situation critique. Malgré la mobilisation massive de 300 000 réservistes depuis octobre 2023, dont 18,3% sont des hommes de plus de 40 ans – signe déjà révélateur d’une armée en difficulté – l’entité sioniste peine à maintenir ses effectifs sur le terrain.

La réalité du terrain a brisé les illusions : de nombreux réservistes refusent désormais de retourner au front. « Il faut terminer cette guerre car nous n’avons plus de soldats », avoue sans détour un autre réserviste, traduisant un désarroi croissant dans les rangs de l’armée. Les périodes de service prolongées, s’étirant parfois sur plus de six mois consécutifs, ont un impact dévastateur sur les familles et l’économie israélienne.

L’effondrement économique accompagne la débâcle militaire : de nombreux indépendants ont dû cesser leur activité, la rente minimale fournie par l’État ne suffisant pas à compenser les pertes. « Le prix est trop élevé pour ma famille », confie un militaire anonyme à l’AFP, après avoir passé la moitié de l’année à Gaza.

Dans sa tentative désespérée de regonfler ses rangs, l’entité sioniste envisage même de remettre en question l’exemption historique des juifs ultraorthodoxes, qui représentent 1,3 million de personnes. Cette mesure, qui toucherait environ 66 000 hommes en âge de servir, révèle l’ampleur de la crise et les divisions internes qu’elle provoque.

Le désespoir transparaît jusque dans les témoignages les plus intimes. Le metteur en scène Hagaï Luber, qui a déjà perdu un fils dans les combats à Gaza, exprime sa terreur de « ne plus pouvoir dormir de peur d’une autre annonce », alors que deux autres de ses fils sont engagés dans les combats.

La mort récente de six volontaires initialement dispensés, dont un père de dix enfants, souligne le prix humain croissant de cette guerre. Ces pertes alimentent une crise de conscience au sein même de la société israélienne, où le mythe de l’invincibilité militaire cède la place à une réalité plus amère.

Cette crise profonde de l’appareil militaire israélien marque peut-être un tournant historique. L’image d’une armée toute-puissante s’effrite face à la résistance palestinienne, révélant les limites d’un système colonial fondé sur la force militaire. La question n’est plus de savoir si l’armée d’occupation peut maintenir son occupation, mais combien de temps elle pourra encore soutenir l’effort de guerre face à une résistance qui, elle, n’a pas dit son dernier mot.

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