Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes, l’historien Benjamin Stora vient d’apporter une contribution significative au débat sur la position française concernant le Sahara occidental, appelant Paris à un retour aux principes fondamentaux du droit international. Cette intervention survient alors que les résolutions de l’ONU, notamment la résolution 1514 de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, ainsi que les multiples résolutions du Conseil de sécurité, continuent d’affirmer le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il est important de rappeler que le président Emmanuel Macron avait précédemment exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, une position qui s’écarte des résolutions onusiennes et qui a contribué à détériorer les relations franco-algériennes.
Dans son entretien au quotidien El-Massa, Stora identifie précisément la reconnaissance par la France du plan d’autonomie marocain comme le point de rupture dans les relations bilatérales avec l’Algérie. Cette position française contraste avec les résolutions de l’ONU, notamment la résolution 690 de 1991 établissant la MINURSO, qui prévoit l’organisation d’un référendum d’autodétermination. L’historien souligne que le retour à la légalité internationale constitue l’unique voie pour normaliser les relations entre Paris et Alger, mettant en évidence l’importance cruciale de restaurer une confiance aujourd’hui fragilisée entre ces deux nations.
Au-delà de la question sahraoui, Stora aborde également le travail de la commission mixte algéro-française sur l’Histoire et la Mémoire, dont il assure la présidence côté français. Il met en lumière l’engagement personnel du président Abdelmadjid Tebboune dans ce processus mémoriel, notamment à travers les cinq réunions déjà tenues et l’accès accordé aux historiens algériens aux archives françaises concernant le début du XIXe siècle. La question des essais nucléaires français dans le sud algérien demeure un point sensible, mentionné dans le rapport soumis à Emmanuel Macron en 2021, mais qui n’a toujours pas reçu de réponse officielle de Paris.
L’analyse de Stora s’étend également à l’influence déclinante de la France en Afrique, qu’il attribue à une difficulté persistante de Paris à s’adapter aux transformations profondes du continent. Cette observation s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition des relations internationales en Afrique. Par ailleurs, l’historien réfute catégoriquement les allégations de Boualem Sansal concernant l’intégrité territoriale de l’Algérie, qualifiant ces propos d’aberration historique et réaffirmant l’ancrage historique des régions occidentales dans le territoire algérien.
Cette intervention de Benjamin Stora intervient à un moment crucial où la France doit reconsidérer sa position sur le Sahara occidental, non seulement pour respecter le droit international et les résolutions de l’ONU, mais aussi pour préserver ses relations historiques avec l’Algérie et maintenir son influence dans une région en pleine mutation géopolitique. Les déclarations antérieures d’Emmanuel Macron soutenant le plan d’autonomie marocain continuent d’avoir des répercussions significatives sur les relations diplomatiques franco-algériennes, soulignant l’urgence d’un retour aux principes fondamentaux du droit international pour résoudre cette situation complexe.
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