Le Président Abdelmadjid Tebboune a récemment remis sur le devant de la scène la question épineuse de la décentralisation et de la gouvernance locale en Algérie. Lors de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, il a qualifié le redécoupage administratif de « nécessité inéluctable » soulignant les déséquilibres criants entre communes rurales et urbaines.
Cette déclaration met en lumière les défis persistants auxquels fait face l’Algérie dans sa quête d’un développement équilibré et d’une démocratie locale effective. Malgré des décennies de promesses de décentralisation, le pays reste marqué par de fortes disparités territoriales et une concentration du pouvoir au niveau central.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a pointé du doigt les insuffisances du système actuel, notamment le déficit financier chronique de nombreuses communes. Cette situation entrave la capacité des élus locaux à répondre aux besoins de leurs administrés et à mettre en œuvre des projets de développement, creusant ainsi le fossé entre les promesses électorales et la réalité du terrain.
La volonté affichée de réformer les codes communal et de wilaya témoigne d’une prise de conscience des limites du cadre institutionnel actuel. Cependant, l’histoire de l’Algérie est jalonnée de tentatives similaires qui n’ont pas abouti aux résultats escomptés.
Par ailleurs, l’orientation vers une économie de marché mentionnée par le Président soulève des questions sur l’articulation entre le rôle de l’État et celui du secteur privé dans le développement local. Comment concilier les impératifs de la décentralisation avec les dynamiques de l’économie de marché ?
Enfin, l’allocation aux femmes au foyer, présentée comme une mesure de solidarité nationale, illustre la persistance d’une approche centralisée des politiques sociales, posant la question de la marge de manœuvre réelle des collectivités locales dans ce domaine.
Si le discours présidentiel souligne l’urgence d’une réforme de la gouvernance locale en Algérie, il met également en évidence les tensions et contradictions inhérentes à ce processus. Entre aspirations démocratiques, impératifs de développement et héritage centralisateur, l’Algérie cherche encore sa voie vers une décentralisation effective. Le succès de cette entreprise dépendra de la capacité du gouvernement à traduire ses promesses en actions concrètes et à surmonter les résistances structurelles à un véritable partage du pouvoir.
+ There are no comments
Add yours