Au Kenya, un mouvement de contestation initié par la jeune génération Z révèle des tensions profondes entre une population en difficulté économique et un gouvernement accusé de ne pas prendre en compte leurs préoccupations.
Depuis un mois, de jeunes Kényans nés après 1997 organisent des manifestations pacifiques contre le projet de budget 2024-2025 du gouvernement de William Ruto. Ce projet, prévoyant des hausses d’impôts, est perçu comme une menace supplémentaire pour des classes populaires déjà frappées par une forte inflation.
La mobilisation, bien que moins importante que lors des précédents rassemblements, persiste malgré les concessions du gouvernement. Le retrait du projet de budget et le remaniement ministériel annoncés par le président Ruto n’ont pas suffi à apaiser les tensions. Le slogan « Ruto must go » (Ruto doit partir) résonne toujours dans les rues de Nairobi.
Cette crise met en lumière le fossé grandissant entre une jeunesse frustrée par le manque d’opportunités économiques et un gouvernement perçu comme déconnecté de leurs réalités. Les manifestants, majoritairement jeunes et issus des classes populaires, expriment leur désespoir face à un avenir économique incertain.
L’impact économique de ces manifestations se fait déjà sentir. De nombreux commerçants, craignant les violences, ont fermé leurs boutiques. Cette situation risque d’aggraver encore la situation économique déjà précaire de nombreux Kényans.
La réponse musclée des autorités, avec l’usage de gaz lacrymogènes et même de balles réelles lors de précédents rassemblements, a été vivement critiquée par les organisations de défense des droits humains. Selon la Commission nationale des Droits de l’homme du Kenya, au moins 50 personnes ont perdu la vie depuis le début du mouvement.
Cette crise révèle les défis auxquels le Kenya est confronté : comment concilier les aspirations d’une jeunesse dynamique avec les contraintes économiques du pays ? Comment restaurer la confiance entre cette génération et ses dirigeants ? La réponse à ces questions sera cruciale pour l’avenir politique et économique du Kenya. R.I
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