L’année 2023 a vu une augmentation significative des crédits alloués à l’économie algérienne par les banques locales, passant de 12 000 milliards de dinars en 2022 à plus de 13 000 milliards en 2023. Cette hausse, représentant une croissance de 8% pour les banques publiques et 12% pour les banques privées, soulève des questions sur la santé économique du pays et les perspectives d’avenir.
Rachid Belaid, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), attribue cette évolution à une reprise de l’activité économique, stimulée par les mesures de soutien à l’investissement mises en place par l’État. Ces incitations, comprenant des avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers, ainsi que des bonifications de taux d’intérêt, semblent avoir rendu les projets d’investissement plus attractifs et rentables.
L’industrie de transformation et les secteurs stratégiques définis par le gouvernement apparaissent comme les principaux bénéficiaires de cette augmentation des crédits. Les banques financent désormais les différentes étapes des projets, de la création à l’exploitation, à travers divers instruments financiers.
Cependant, cette croissance soulève également des questions sur la durabilité de cette tendance. La dépendance continue aux mesures de soutien gouvernementales pourrait-elle créer des distorsions dans l’allocation des ressources à long terme ? De plus, comment s’assurer que cette augmentation des crédits se traduise par une croissance économique réelle et durable, plutôt que par une bulle de crédit ?
Par ailleurs, bien que cette croissance soit encourageante, elle met en lumière le défi persistant de l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME) en Algérie. Comment le système bancaire peut-il s’adapter pour mieux répondre aux besoins de ce segment crucial de l’économie ?
Enfin, dans un contexte global de transition énergétique et numérique, il sera intéressant d’observer comment les banques algériennes ajusteront leurs politiques de crédit pour soutenir ces transformations économiques nécessaires.
Alors que l’augmentation des crédits bancaires en 2023 offre un signe positif pour l’économie algérienne, elle souligne également la nécessité d’une réflexion approfondie sur les stratégies de développement économique à long terme du pays. R.E
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