La flotte algérienne : Un secteur en pleine mutation avec l’intégration des navires de plaisance dans la pêche artisanale

Le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques vient d’annoncer une mesure exceptionnelle visant à dynamiser et diversifier la flotte de pêche nationale. Cette initiative permet aux propriétaires de navires de plaisance de convertir leurs embarcations pour l’activité de pêche artisanale, marquant ainsi une évolution significative dans la composition et la capacité de la flotte algérienne.

Cette décision stratégique s’inscrit dans le cadre d’une politique plus large visant à renforcer le secteur de la pêche en Algérie, un pilier important de l’économie bleue du pays. En ouvrant la possibilité de reconversion aux navires de plaisance mesurant entre 4,80 et 7 mètres, le ministère cherche à augmenter le nombre de bateaux engagés dans la pêche artisanale, une pratique cruciale pour l’approvisionnement local en produits de la mer et le maintien des traditions maritimes.

La flotte algérienne, historiquement composée de chalutiers, de sardiniers et de petits métiers, voit ainsi son potentiel s’élargir. Cette mesure pourrait entraîner une augmentation significative du nombre de bateaux de pêche artisanale, renforçant la capacité du pays à exploiter ses ressources marines de manière plus durable et à plus petite échelle.

Pour bénéficier de cette opportunité, les propriétaires doivent répondre à des critères stricts, garantissant la sécurité et le professionnalisme de l’activité. Parmi ces exigences, on note la conformité du navire aux normes de sécurité maritime. La possession d’un certificat d’aptitude professionnelle maritime (CAPM) ou équivalent par le propriétaire est exigée ainsi que l’adhésion à la chambre de wilaya de la pêche et de l’aquaculture. Enfin, il est également exigé une autorisation d’utiliser des sites d’échouage ou une zone de mouillage fixe dans un port de pêche.
Ces conditions rigoureuses visent à assurer une intégration harmonieuse de ces nouveaux acteurs dans le secteur de la pêche professionnelle, tout en maintenant des standards élevés de sécurité et de compétence.
L’impact potentiel de cette mesure sur la flotte algérienne est considérable. Elle pourrait non seulement augmenter le nombre de navires de pêche opérationnels, mais aussi favoriser une approche plus diversifiée et localisée de l’exploitation des ressources marines. La pêche artisanale, reconnue pour son impact environnemental moindre comparé aux méthodes industrielles, pourrait ainsi gagner en importance dans le paysage maritime algérien.

Cette initiative s’aligne également sur les objectifs de développement durable et de préservation des écosystèmes marins. En encourageant la pêche à petite échelle, l’Algérie vise à équilibrer les besoins économiques avec la conservation des ressources halieutiques, un enjeu crucial face aux défis de la surpêche et du changement climatique.

De plus, cette mesure pourrait avoir des retombées socio-économiques positives, en offrant de nouvelles opportunités d’emploi dans le secteur de la pêche et en soutenant les communautés côtières. Elle pourrait également stimuler l’industrie locale de construction et de maintenance navale, adaptée à ce type de reconversion.
Cette décision du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques marque un tournant dans la gestion de la flotte algérienne. Elle témoigne d’une volonté d’innovation et d’adaptation face aux défis du secteur maritime. Si elle est mise en œuvre avec succès, cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres pays méditerranéens cherchant à revitaliser leur secteur de la pêche artisanale tout en préservant leurs ressources marines. R.E

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