Le Comité de défense du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination (CODAPSO) a vivement condamné mardi les récentes actions des autorités marocaines dans la ville occupée de Laâyoune et ses environs. Selon le communiqué du CODAPSO, les forces d’occupation mènent une campagne intensive de démolition, ciblant les habitations de nombreux citoyens sahraouis ainsi que les structures abritant leur bétail et leurs volailles, sources essentielles de revenus pour de nombreuses familles.
Ces opérations, qualifiées d' »actes terroristes » par le CODAPSO, touchent plusieurs quartiers de Laâyoune, notamment « Laburkou », « Diridik », la rue « Dar Al Salam » et le « nouveau marché de Ruhaiba ». Des baraques en bord de mer ont également été incendiées et détruites. Le comité souligne que ces actions, débutées en février, se poursuivent sans relâche.
L’organisation « Freedomsun », qui œuvre pour la protection des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, a recueilli de nombreux témoignages de victimes et de témoins oculaires. Elle dénonce une « pratique systématique » visant à « intimider la population » sahraouie. Selon « Freedomsun », ces méthodes de destruction ont déjà été employées dans d’autres régions occupées, comme Smara, Oued Es-Saguiya et Sidi Ahmed Laaroussi, dans le but de « restreindre et étouffer les Sahraouis » et de les contraindre à accepter la colonisation marocaine.
Ces actions sont considérées comme une violation grave de l’article 33 de la quatrième Convention de Genève, qui interdit les punitions collectives, les mesures d’intimidation, le terrorisme et le pillage à l’encontre des populations protégées.
« Freedomsun » replace ces destructions dans un contexte plus large de violations des droits de l’homme, citant le ciblage des manifestants sahraouis, l’interdiction de rassemblement, la suspension de salaires et les restrictions de mouvement. L’organisation déplore l’inaction de la communauté internationale face à ces violations, malgré les obligations légales découlant de la quatrième Convention de Genève.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a récemment exprimé ses regrets quant au manque de données sur la situation des droits humains dans les territoires sahraouis occupés. Dans son dernier rapport couvrant la période de juillet 2023 à juin 2024, il souligne le refus du Maroc d’autoriser l’accès à ces territoires aux représentants du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme. Guterres affirme que cette absence de surveillance indépendante et impartiale empêche une évaluation complète de la situation des droits humains dans la région.
Ces événements soulignent la persistance des tensions au Sahara occidental et la nécessité d’une attention internationale accrue sur la situation des droits de l’homme dans cette région contestée. R.I
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