Cultures stratégiques: de grands investissements étrangers attendus

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural algérien annonce de nouvelles perspectives d’investissements étrangers dans les cultures stratégiques, s’inscrivant dans le cadre du « couloir vert ». Ce programme vise à faciliter l’investissement agricole dans les wilayas du Sud du pays.

Tefiani Wahid, directeur de l’organisation foncière et de la mise en valeur des terres au ministère, a révélé lors d’une intervention à la Radio nationale que plusieurs grands projets sont actuellement à l’étude. Certains sont déjà en cours de réalisation et cherchent à étendre leurs superficies pour finaliser leurs objectifs.

L’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) prévoit de lancer de nouveaux portefeuilles d’investissement. Ces derniers offriront aux opérateurs économiques des périmètres à mettre en valeur dans diverses wilayas du Sud, incluant des espaces récupérés non exploités lors des précédentes initiatives.

Depuis 2021, quatre portefeuilles d’investissement ont été mis en place via la plateforme numérique de l’ODAS. Ce dispositif a permis de mettre à disposition 54 périmètres à valoriser, couvrant près de 460 000 hectares répartis sur 9 wilayas du Sud. Au total, 431 investisseurs ont bénéficié de ces opportunités.

Le ministère cherche maintenant à optimiser la productivité de ces exploitations, dont plusieurs n’ont pas encore démarré leur production. Pour ce faire, des rencontres nationales avec les investisseurs sont organisées afin d’identifier et de résoudre les problèmes rencontrés sur le terrain.

Les principaux obstacles signalés concernent l’accès aux ressources hydriques, l’électricité agricole et l’ouverture de pistes. Les autorités assurent prendre en charge ces questions. Une nouvelle procédure a notamment été adoptée suite à une réunion au ministère de l’Énergie et des Mines : l’espacement entre les puits a été réduit de 1200 à 800/600 mètres, ce qui devrait permettre d’augmenter la surface réellement exploitable de chaque parcelle de 50 à 60%.

Concernant l’électricité agricole, la majorité des exploitations se trouvent à proximité de points de raccordement, facilitant ainsi leur connexion au réseau électrique. Certains investisseurs ont même pris l’initiative de résoudre ce problème par leurs propres moyens.

Le ministère prévoit d’organiser davantage de rencontres périodiques avec les investisseurs bénéficiaires de terres agricoles dans le cadre du droit de concession auprès de l’ODAS. L’objectif est de suivre l’avancement des projets et de lever les obstacles persistants.

Il est rappelé que l’État se réserve le droit de récupérer les terres agricoles non mises en valeur malgré les conditions favorables offertes, pour les réattribuer à des investisseurs plus à même de les exploiter.

Le respect du cahier des charges est primordial. Les opérateurs ne sont pas autorisés à modifier l’activité de leur exploitation vers un secteur non stratégique ou à construire sur le terrain sans l’accord préalable du ministère de l’Agriculture.

Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de diversifier l’économie algérienne, traditionnellement dépendante des hydrocarbures, en développant le secteur agricole. L’accent mis sur les cultures stratégiques vise à renforcer la sécurité alimentaire du pays tout en créant de nouvelles opportunités économiques dans les régions sahariennes.

Le succès de ce programme dépendra de la capacité des autorités à surmonter les défis logistiques et environnementaux propres à l’agriculture en zone aride, tout en assurant un suivi rigoureux des projets pour garantir leur viabilité à long terme. L’implication d’investisseurs étrangers pourrait apporter des technologies et des savoir-faire précieux pour optimiser l’utilisation des ressources rares, notamment l’eau.

Cette stratégie de développement agricole dans le Sud algérien représente un enjeu crucial pour l’avenir économique et social du pays, avec des implications potentielles sur l’emploi local, l’aménagement du territoire et la lutte contre la désertification. R.E

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