Le 9ème Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) s’est conclu vendredi à Pékin, marquant une nouvelle étape dans les relations entre la Chine et le continent africain. Cet événement politico-économique majeur, qui a débuté mercredi et a pris fin vendredi 6 septembre, a été l’occasion pour la Chine de redéfinir sa stratégie de coopération avec l’Afrique pour les années à venir.
Dans son discours d’ouverture, le président chinois Xi Jinping a souligné l’importance historique de ce partenariat : « Grâce à près de 70 ans d’efforts inlassables de part et d’autre, les relations sino-africaines sont aujourd’hui à leur meilleur niveau historique. » Il a proposé d’élever les relations bilatérales au niveau de « relations stratégiques » et de créer une « communauté sino-africaine de tous les temps avec un avenir partagé pour la nouvelle ère ».
Cette nouvelle ère de coopération s’articule autour de dix actions couvrant divers domaines tels que la santé, l’agriculture et la connectivité. Mais c’est surtout sur le plan économique que les annonces ont été les plus significatives. Malgré une baisse drastique des prêts chinois aux pays africains ces dernières années, Pékin a promis une aide financière de 50 milliards de dollars sur les trois prochaines années, soit une augmentation notable par rapport aux 40 milliards promis lors du précédent Forum à Dakar en 2021.
Xi Jinping a également annoncé une ouverture plus large du marché chinois aux produits africains : « Nous avons décidé d’accorder aux pays les moins avancés, ayant des relations diplomatiques avec la Chine, parmi lesquels figurent 33 pays d’Afrique, une exemption de droits de douane pour toutes les catégories commerciales ». Cette mesure vise à renforcer la position de la Chine comme premier partenaire commercial du continent.
La coopération sino-africaine s’étend également au domaine de la sécurité. La Chine s’est engagée à mettre en œuvre une « Initiative de sécurité globale » sur le continent, comprenant des subventions militaires de plus de 14 milliards de dollars, la formation de 6 000 militaires et 1 000 policiers africains, ainsi que l’invitation de 500 jeunes militaires africains à visiter la Chine.
Ces annonces s’inscrivent dans une stratégie globale de la Chine visant à consolider son influence en Afrique. Alors que les prêts chinois au continent ont diminué ces dernières années, Pékin cherche à diversifier ses formes de soutien et à répondre aux critiques concernant le « piège de la dette » chinoise.
Le FOCAC 2024 marque ainsi un tournant dans les relations sino-africaines, avec une volonté affichée de la Chine de s’engager dans un partenariat plus équilibré et mutuellement bénéfique. Cependant, il reste à voir comment ces promesses se concrétiseront sur le terrain et quel impact elles auront sur le développement économique et social du continent africain. R.I
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