Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, fraîchement réélu pour un second mandat, a présidé hier la première réunion du Conseil des ministres de cette nouvelle phase. L’occasion pour le Président de fixer les premières priorités et fixer un cap pour l’Exécutif qu’il a pour l’instant maintenu afin de mieux gérer la rentrée sociale et suivre la préparation de la loi de finances 2025. Un texte pour le prochain exercice budgétaire qui devra traduire les engagements du président de la République.
Lors de cette première réunion plusieurs questions clé ont été abordées, alors que le Gouvernement a été chargé de préparer un plan d’action concret pour le prochain Conseil des ministres dans les secteurs de l’eau et du commerce extérieur. Pour le premier conseil des ministres du nouveau mandat, l’accent a toutefois été mis sur la rentrée sociale, scolaire et universitaire, ainsi que la gestion des dernières intempéries qui ont affecté plusieurs wilayas notamment dans le sud-Ouest du pays. Le président de la République a surtout insisté sur la numérisation qui reste le fil conducteur des réformes engagées par le Chef de l’État pour moraliser la vie publie et insuffler du dynamisme à l’économie nationale. Le Président Abdelmadjid Tebboune a ainsi exigé du Haut-commissariat à la numérisation un rapport détaillé sur l’avancement de la numérisation dans le pays, précisant le niveau de connexion des données entre les secteurs ministériels, ainsi que l’état d’avancement du projet de réalisation du Centre national de données (*Data Center*) et les délais pour son achèvement.
Derrière cette quête du tout numérique se cache une vision : celle d’un État plus efficace, plus transparent, plus proche du citoyen.
Intempéries: l’État mobilisé
Le Sud du pays a été affecté par des intempéries qui ont provoqué des inondations. Mais face à l’adversité, l’Algérie a montré un visage uni. Le président de la République n’a pas manqué de saluer cet élan de solidarité qui a vu citoyens, fonctionnaires et institutions se mobiliser comme un seul homme. Mais les mots ne suffisent pas. Tebboune le sait, et c’est pourquoi il a dégainé un arsenal de mesures concrètes. Le Président a ainsi ordonné le rétablissement immédiat des services essentiels pour les citoyens dans toutes les wilayas touchées, y compris les transports, le lancement rapide de l’opération d’indemnisation pour les sinistrés et la réhabilitation des ponts et des voies ferrées dans un délai d’un mois maximum.Le message est clair : l’État est là, présent, réactif. Le Président Tebboune regarde aussi vers l’avenir. Il ne s’agit plus seulement de panser les plaies, mais de prévenir les prochaines blessures. La réorientation technique des cours d’eau est sur la table, tout comme l’adoption de méthodes de prévention plus proactives. Une approche qui témoigne d’une prise de conscience : face au changement climatique, l’Algérie doit s’armer pour le long terme.
Sur un autre volet l’éducation nationale a accaparé une attention particulière lors de cette réunion qui se tient jour de rentrée. Tebboune a d’ailleurs salué le succès la rentrée scolaire, fruit d’une coordination millimétrée entre tous les acteurs du secteur. Mais le président voit plus loin. Il rêve d’une école algérienne en phase avec son temps, capable de former les citoyens et les travailleurs de demain. Comment ? En misant sur l’innovation et l’inclusion.
Le Président a demandé au Ministre de l’Éducation d’adopter et de généraliser les tablettes électroniques à la place des cartables scolaires, avec un taux d’au moins 50 % à la fin de l’année scolaire en cours. Il a insisté sur l’importance de poursuivre les efforts pour prendre en charge les élèves redoublants et leur offrir des opportunités de réintégration autant que possible afin de réduire le décrochage scolaire. Il a ordonné que le statut particulier du secteur de l’éducation soit publié avant la fin de l’année.
Il a également demandé la réorganisation des sports scolaires et des programmes d’éducation physique pour former une élite sportive et encourager la compétition, en plus de la création d’un championnat national scolaire des sports collectifs qui devra être lancé en janvier 2025.
Si l’école prépare l’avenir, l’université le façonne. Et sur ce front, Tebboune a de quoi se réjouir. Les universités algériennes grimpent dans les classements mondiaux, preuve que les efforts consentis portent leurs fruits. Mais le Président ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son mot d’ordre ? Stabilité et modernisation. Il veut offrir aux étudiants et aux chercheurs un environnement propice à l’excellence, où l’innovation peut s’épanouir sans entrave. La question des bourses pour les étudiants des grandes écoles est également sur la table. Tebboune y voit un levier pour attirer et retenir les meilleurs talents, tout en les préparant efficacement au monde du travail.
Commerce: Le chantage des lobbies et inacceptable
Sur le front économique, Tebboune marche sur une ligne de crête. D’un côté, la volonté d’ouvrir l’Algérie aux échanges internationaux. De l’autre, la nécessité de protéger le marché intérieur et le pouvoir d’achat des Algériens. Le message aux lobbies de l’importation est sans ambiguïté : les tentatives de pression ou de création de pénuries artificielles ne seront pas tolérées. Le président n’hésite pas à brandir la menace de sanctions sévères, allant jusqu’au retrait des licences commerciales. Mais Tebboune ne veut pas se contenter de punir. Il veut aussi encadrer, réguler. Il a ordonné la préparation d’un décret présidentiel pour réglementer le commerce extérieur, y compris les opérations d’exportation. Un texte qui nécessitera des études financières et économiques approfondies des marchés nationaux et internationaux afin que l’exportation ne devienne pas une source de pénurie ou de déséquilibre pour le marché national.
Avant de conclure, le Président a ordonné la préparation de présentations dans les secteurs des ressources en eau et du commerce extérieur pour la prochaine réunion du Conseil des ministres. Au terme de cette première réunion du Conseil des ministres, une chose est claire : Tebboune a de grandes ambitions pour son second mandat. Modernisation de l’État, résilience face au changement climatique, refonte du système éducatif, excellence universitaire, régulation économique… Les chantiers sont nombreux. Chokri Hafed
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