L’entité sioniste a franchi un nouveau cap dans son escalade militaire au Moyen-Orient en annonçant ouvertement ses intentions belliqueuses envers le Liban. Mercredi, l’armée sioniste a déclaré préparer « une possible entrée » au Liban, une déclaration alarmante qui soulève le spectre d’une invasion terrestre imminente et d’une expansion dramatique du conflit dans la région. L’agence Reuters a d’ailleurs publié des images de chars israéliens à la frontière du Liban.
Cette annonce intervient dans un contexte d’intensification des frappes aériennes sionistes sur le territoire libanais, qui ont déjà fait des centaines de victimes civiles et provoqué des déplacements massifs de population. Le président américain Joe Biden a averti du risque d’une « guerre généralisée » au Moyen-Orient, sur ABC, estimant toutefois qu’un « accord » pour « changer fondamentalement toute la région » restait possible.
Le Liban se trouve aujourd’hui au cœur d’une offensive sioniste d’une ampleur sans précédent, rappelant tragiquement la situation catastrophique que connaît Ghaza depuis près d’un an. Cette nouvelle escalade marque une extension alarmante du conflit, transformant le sud du Liban en un théâtre de guerre avec des conséquences humanitaires désastreuses qui menacent de déstabiliser davantage une région déjà fragilisée.
Le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir au fil des heures. Selon les dernières données communiquées par le ministère libanais de la Santé, au moins 51 personnes sont tombées en martyres hier et plus de 220 ont été blessées lors des frappes intensives. Ce chiffre s’ajoute au bilan déjà lourd des jours précédents. Le ministre de la Santé, Firass Abiad, a souligné la gravité de la situation lors d’une conférence de presse, révélant que les attaques sionistes de lundi ont fait 558, incluant plus de 50 enfants et 95 femmes. La brutalité des attaques est particulièrement mise en évidence par le fait que de nombreuses victimes sont des civils, pris au piège dans leurs maisons ou fuyant les zones de combat. Des témoignages poignants émergent de villages comme Maaysara, où une frappe a fait trois martyrs parmi des civils qui avaient cherché refuge après avoir fui le sud du pays.
Les frappes sionistes ne se limitent pas aux zones frontalières traditionnellement considérées comme des points chauds. Des raids ont été signalés dans des régions montagneuses, y compris des villages situés à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth. Cette extension géographique des attaques soulève de sérieuses questions sur les objectifs réels de cette offensive et suggère une volonté d’étendre la zone de conflit bien au-delà des frontières sud du Liban.
Dans la région du Chouf, au sud de Beyrouth, quatre personnes ont perdu la vie lors d’une frappe, illustrant la portée étendue des opérations militaires sionistes. Ces attaques contre des zones civiles éloignées des frontières constituent une violation flagrante du droit international humanitaire et soulèvent des inquiétudes quant à la protection des populations civiles.
L’infrastructure civile, pilier essentiel de la vie quotidienne et des services de base, n’est pas épargnée par cette offensive. Un exemple frappant est celui de l’hôpital public de Nabatiyeh, dans le sud du Liban, qui a subi d’importants dommages suite à un raid proche. Cet acte compromet gravement l’accès aux soins dans une région déjà sous pression, rappelant tristement les tactiques employées à Ghaza où la destruction systématique des infrastructures essentielles a conduit à une crise humanitaire sans précédent.
Un demi-million de déplacés
Le déplacement massif de la population est une autre conséquence dramatique de cette escalade. Selon les chiffres fournis par l’ONU, plus de 90 000 personnes ont été déplacées depuis lundi, s’ajoutant aux 111 000 déjà déplacées depuis octobre. Ces chiffres alarmants ont été confirmés par le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, qui estime que le nombre total de déplacés « approche probablement le demi-million ». Cette situation crée une crise humanitaire majeure, mettant à rude épreuve les ressources déjà limitées du Liban. Les déplacés font face à des conditions de vie précaires, manquant souvent d’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de base. La situation est d’autant plus critique que l’hiver approche, avec des milliers de personnes vivant dans des abris de fortune ou des tentes inadaptées aux conditions climatiques difficiles. Le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) Philippe Lazzarini a souligné une « triple tragédie »: les frappes israéliennes au Liban alourdissent son fardeau, déjà conséquent à Ghaza et en Cisjordanie. Avec trois de ses zones d’opérations désormais en première ligne, l’agence, chroniquement sous-financée, est sous pression, explique à l’AFP son commissaire général. « Nous avons déjà Ghaza, nous avons déjà la Cisjordanie, donc nous avons deux théâtres d’opérations devenus des lignes de front actives », a-t-il déclaré lors d’un entretien en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Et maintenant, « nous avons aussi le Liban », ce qui fait trois zones d’opérations confrontées à des « urgences humanitaires », a-t-il ajouté, qualifiant cette situation de « triple tragédie ». Avec les récents bombardements au Liban, l’Unrwa a été obligée de suspendre certaines de ses opérations dans le pays et de convertir certaines de ses écoles en abris pour les déplacés qui fuient les régions du sud.
Les médias sont également dans la ligne de mire des frappes sionistes, comme en témoigne le décès en martyr de Kamel Karaki, caméraman de la chaîne Al-Manar, lors d’un raid aérien. Ce n’est pas un cas isolé : le jour précédent, Hadi Al-Sayed, journaliste d’Al-Mayadeen Online, est également tombé en martyr lors d’une attaque visant son domicile dans le sud du Liban. Ces tragédies soulèvent de graves inquiétudes quant à la liberté de presse et à la sécurité des professionnels des médias dans la région, et suggèrent un ciblage délibéré des journalistes par les forces sionistes.
Cette offensive au Liban s’inscrit dans un contexte plus large d’agressions sionistes dans la région. À Ghaza, le bilan des victimes depuis le 7 octobre 2023 est effroyable : plus de 41 495 martyrs et 96 006 blessés, majoritairement des civils. La destruction massive des infrastructures et la crise humanitaire qui en résulte font craindre une répétition de ce scénario au Liban, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour toute la région.
La communauté internationale s’alarme de cette escalade. Des manifestations de solidarité ont eu lieu dans plusieurs villes américaines, notamment à New York et Washington, appelant à la fin des agressions et dénonçant le soutien américain à l’entité sioniste. Ces mobilisations témoignent d’une prise de conscience croissante de l’opinion publique face à la gravité de la situation. Sur la scène diplomatique, des voix s’élèvent pour appeler à une résolution pacifique du conflit. Le roi Abdallah II de Jordanie a notamment mis en garde contre tout déplacement forcé des Palestiniens, qualifiant une telle action de crime de guerre. Lyes Saïdi
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