Alors que la récolte de pommes bat son plein en Algérie, les consommateurs font face à une situation paradoxale : malgré une production abondante et de qualité, les prix sur les étals ne cessent de grimper. Face à cette situation préoccupante, le gouvernement algérien a annoncé hier une série de mesures visant à endiguer cette hausse et à préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
C’est à l’issue d’une réunion de coordination de haut niveau que ces décisions ont été prises. Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, et Youcef Cherfa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, ont coprésidé cette rencontre cruciale. L’objectif : examiner les mécanismes de régulation du marché de la pomme et élaborer une stratégie pour stabiliser les prix.
Des mesures concrètes
Parmi les décisions phares, on note l’ouverture dès samedi prochain d’espaces de vente directe gratuits pour les agriculteurs dans tous les marchés de gros relevant de la société publique Magros. Cette initiative sera complétée par la mise à disposition de plus de 144 points de vente supplémentaires, y compris dans les grandes surfaces commerciales.
Le gouvernement a également mandaté les entreprises publiques Sarpa et Frigomedit pour acheter les récoltes de pommes directement auprès des agriculteurs, sans marge bénéficiaire, afin de constituer un stock régulateur. Ces entreprises assureront également le transport gratuit de la production des exploitations vers les marchés de gros.
Lutte contre la spéculation
Pour contrer les pratiques spéculatives, les autorités ont décidé de procéder à un recensement exhaustif des chambres froides et des espaces de stockage de pommes. Cette opération vise à déterminer les quantités stockées, qu’elles soient déclarées ou non. Un calendrier de déstockage progressif sera établi pour répondre aux besoins du marché de manière contrôlée.
La réunion a rassemblé un large panel d’acteurs du secteur, incluant des représentants des ministères concernés, de la Gendarmerie nationale, des groupes économiques impliqués dans le développement agricole, ainsi que des présidents des chambres d’agriculture de Médéa, Batna et Khenchela. L’Union nationale des paysans algériens (UNPA) était également représentée, soulignant l’importance d’une approche concertée.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre plus large des orientations du président de la République visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens et à garantir la stabilité des prix des produits agricoles. Elles témoignent de la volonté du gouvernement de trouver un équilibre entre les intérêts des producteurs et ceux des consommateurs.
L’efficacité de ces mesures sera scrutée de près dans les semaines à venir. Leur succès dépendra en grande partie de la coordination entre les différents acteurs et de la capacité des autorités à maintenir une surveillance étroite du marché.
Par ailleurs, la réunion a également abordé la question de la filière de la pomme de terre, avec la présentation d’un système de régulation pour les produits agricoles de large consommation. Un programme de déstockage est en préparation pour réguler le marché durant les périodes de soudure.
Alors que l’Algérie fait face à des défis économiques complexes, cette initiative gouvernementale pourrait servir de modèle pour d’autres filières agricoles confrontées à des problématiques similaires de volatilité des prix.
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