Kamel Boukheddache : «le plafonnement des prix est un levier pour préserver le pouvoir d’achat»

Dans un contexte de tensions sur les marchés algériens, le gouvernement intensifie ses efforts pour juguler la hausse des prix des produits de première nécessité. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a récemment tiré la sonnette d’alarme lors du Conseil des ministres, pointant du doigt les perturbations actuelles et l’augmentation excessive des prix de certains produits alimentaires largement consommés.

Kamel Boukheddache, directeur de la coopération et des enquêtes spécifiques au ministère du Commerce, a détaillé les mesures prises pour faire face à cette situation préoccupante. « Nous mettons en œuvre toutes les dispositions nécessaires pour garantir l’approvisionnement du marché et suivre l’évolution des prix », a-t-il déclaré lors d’une interview à la Radio algérienne.

Le ministère du Commerce, en étroite collaboration avec celui de l’Agriculture, a renforcé ses actions pour mettre un terme aux dysfonctionnements observés. Parmi les mesures phares, on note le plafonnement des prix et la limitation des marges bénéficiaires sur des produits essentiels tels que le café, les viandes importées, les légumes secs et la pomme de terre.

Ces interventions s’appuient sur l’article 5 de l’ordonnance 03/03 relative à la concurrence, permettant des mesures exceptionnelles en cas de perturbation significative du marché. « Nous pouvons agir sur plusieurs fronts, conformément aux directives présidentielles », a souligné M. Boukheddache.

Pour affiner ces interventions, une actualisation de l’étude de l’ONS de 2011 sur les besoins de la population est en cours. Cette mise à jour vise à déterminer avec précision les quantités réelles de produits alimentaires de large consommation nécessaires, assurant ainsi un approvisionnement régulier à des prix abordables.

Le gouvernement s’attaque également au commerce électronique informel, source de nombreuses arnaques. Une commission multisectorielle a été constituée pour réviser la loi 18/05 de 2018 encadrant cette activité. L’objectif est de combler les lacunes juridiques existantes et de renforcer la protection des consommateurs en ligne.

M. Boukheddache a mis en garde contre les achats sur des plateformes non officielles, particulièrement sur les réseaux sociaux. Il a rappelé l’engagement du ministère dans des campagnes de sensibilisation contre ces pratiques frauduleuses.

Ces mesures témoignent de la détermination du gouvernement algérien à reprendre le contrôle d’un marché en proie à la spéculation et aux pratiques illicites. Le défi est de taille : il s’agit de stabiliser les prix tout en préservant le tissu économique local et en luttant contre les réseaux informels qui perturbent le marché.

L’efficacité de ces dispositions sera scrutée de près dans les semaines à venir, la population attendant avec impatience une amélioration de son pouvoir d’achat. Le gouvernement est conscient de l’enjeu crucial que représente ce dossier pour la paix sociale.

La mise en œuvre de ces mesures nécessitera une coordination étroite entre les différents services de l’État et une vigilance accrue des autorités de contrôle. La réussite de cette stratégie dépendra également de la coopération des acteurs économiques et de la sensibilisation des consommateurs aux enjeux de la régulation du marché.

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