Josep Borrell : la paix est compromise en Méditerranée

Le chef de la politique étrangère de l’UE a souligné, lundi, ses graves préoccupations concernant la détérioration de la paix en Méditerranée, décrivant la situation comme étant « au bord du gouffre ».

« La Méditerranée est au bord du gouffre et nous connaissons la situation désastreuse », a déclaré Josep Borrell lors du neuvième forum ministériel de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui se tient à Barcelone, en Espagne.

Le forum a pour but de discuter de diverses questions concernant la région méditerranéenne et la situation actuelle au Moyen-Orient, y compris à Gaza et au Liban, selon une déclaration officielle.

Borrell a réaffirmé l’engagement de l’UE envers son « voisinage méridional », affirmant que celui-ci « a toujours été l’un des principaux centres d’intérêt de l’Union européenne ».

Il a souligné l’aggravation des conflits au Liban et en Cisjordanie, où, selon lui, « la violence meurtrière » s’est intensifiée, avec « des attaques de représailles qui embrasent l’ensemble de la région ».

Il a condamné les « violations répétées du statu quo » sur les sites religieux de Jérusalem et a mis en garde contre « l’extension de la guerre au Liban ».

Soulignant le besoin de stabilité, il a appelé à un « cessez-le-feu immédiat de part et d’autre de la ligne bleue », insistant sur le rôle des forces armées libanaises et des Casques bleus de la FINUL dans le maintien de la paix.

Borrell s’est également dit très préoccupé par la crise humanitaire à Gaza, qu’il a qualifiée de « crise humanitaire la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Il a insisté sur la nécessité d’une action plus décisive : « Nous devrions sortir de cette réunion avec un engagement plus fort pour faire pression afin de mettre fin à cette situation dramatique ».

Borrell a également souligné l’importance de la mise en œuvre de la solution à deux États, notant que lors de la récente Assemblée générale des Nations unies, l’UE a lancé l’« Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États ».

Il a rappelé que l’« attaque de représailles » d’Israël contre l’Iran ce week-end s’est produite « dans un contexte de tensions régionales graves et croissantes ».

« Il est essentiel d’utiliser tous nos canaux de communication pour réduire ces tensions et contribuer à la désescalade », a-t-il ajouté.

Le gouvernement Netanyahu a « dépassé les lignes rouges »

Lors de la conférence de presse de clôture, Borrell a exprimé sa déception face à la poursuite du conflit et à la catastrophe humanitaire, affirmant que deux millions d’habitants de Gaza, dont plus de 90 % souffrent de graves pénuries alimentaires, sont pris au piège dans des conditions qui « s’aggravent sans un soutien ou une observation internationale suffisante ».

Il a condamné l’impact des actions militaires d’Israël sur les civils et a rappelé la nécessité de respecter le principe de proportionnalité.

« Dire qu’il y a eu des attaques sans en nommer les auteurs n’est pas une véritable obligation de rendre des comptes », a déclaré le chef de la politique étrangère de l’UE.

Appelant le gouvernement de Benyamin Netanyahu à mettre fin à son offensive à Gaza, Borrell a déclaré que celui-ci avait « dépassé les lignes rouges » en raison de ses répercussions sur la vie et les infrastructures civiles.

« Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut un processus de création d’un État pour la Palestine », a-t-il ajouté.

L’Union pour la Méditerranée, une organisation intergouvernementale de 43 États membres, a été fondée il y a 15 ans dans le sillage des accords d’Oslo, dans l’esprit d’une paix et d’une prospérité partagées pour la région méditerranéenne. Agence

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