La couverture médiatique française des relations franco-algériennes suscite une vive controverse, comme en témoigne la réaction du Conseil National des Journalistes Algériens (CNJA) face au traitement de l’information par certains médias hexagonaux. Le CNJA pointe particulièrement du doigt Le Figaro, Europe 1 et Sud Radio, accusés de contribuer à la détérioration des relations bilatérales. L’organisation dénonce notamment la mise en avant de personnalités controversées comme Chouaki Ben Zahra, dont les interventions sont perçues comme une tentative de « discréditer la communauté algérienne en France » tout en minimisant l’histoire coloniale. Cette situation a provoqué une réaction virulente de l’ancien ministre de la Communication algérien, Abdelaziz Rahabi, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux en dénonçant une « algérophobie élevée au rang de raison d’État ». Dans son analyse, il souligne que « le ton martial, souvent arrogant des ministres français des Affaires étrangères et de l’Intérieur à l’égard de l’Algérie relève plus du ballet des insignifiants que d’une véritable crise diplomatique ». Pour le diplomate, la stratégie française consistant à « faire de l’Algérie une question prioritaire dans leur agenda politique » révèle une méconnaissance des conséquences, conduisant inévitablement à « des crises récurrentes et à un choc des souverainetés entre les deux pays ». Cette tension médiatique s’inscrit dans un contexte plus large que Rahabi analyse comme le résultat de « la montée des populismes dans des pays au passé colonial ou fasciste comme la France, l’Allemagne ou l’Italie », alimentant selon lui « la rente mémorielle négative d’une partie des élites politique, sociale et médiatique les plus influentes ». La classe politique française se trouve elle-même divisée sur la question. Ségolène Royal adopte une position conciliante en rappelant que « la France a une dette morale envers l’Algérie », tandis qu’Eric Coquerel, depuis l’Assemblée nationale, n’hésite pas à qualifier Emmanuel Macron de « néo-colonialiste ». Face à cette escalade, le CNJA appelle à une mobilisation internationale, sollicitant l’intervention de la Fédération internationale des journalistes pour promouvoir un traitement plus équilibré de l’information. L’organisation insiste sur la nécessité d’un « journalisme fondé sur les principes de vérité, d’éthique et de respect des souverainetés nationales », tout en restant ouverte au dialogue pour favoriser des échanges médiatiques plus constructifs entre les deux pays.
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