Escalade d’agressivité contre l’Algerie : LFI rompt le silence

Le groupe parlementaire La France Insoumise-Nouvelle Union Populaire écologique et sociale (LFI-NUPES) a publié un communiqué dénonçant une « escalade d’agressivité irresponsable » de plusieurs membres du gouvernement français envers l’Algérie. Au cœur de cette nouvelle crise : l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn et les débats autour de l’accord franco-algérien de 1968.

Dans son communiqué, LFI critique particulièrement la posture du ministre Bruno Retailleau et les déclarations d’Éric Ciotti et Gabriel Attal concernant l’accord de 1968 sur la circulation des personnes. Le groupe parlementaire dénonce un « vocabulaire guerrier » et une « logique de revanche » qu’il juge « totalement inacceptables ».

Cette nouvelle tension s’inscrit dans une longue histoire de crises diplomatiques entre les deux pays. En octobre 2021, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Paris après des propos du président Emmanuel Macron sur le système « politico-militaire » algérien, provoquant une crise majeure. Les relations s’étaient ensuite progressivement réchauffées, notamment lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron à Alger en août 2022, où il avait signé une déclaration commune avec le président Tebboune pour un « partenariat renouvelé ».

L’accord franco-algérien de 1968, au centre des débats actuels, définit les conditions de circulation, d’emploi et de séjour des ressortissants algériens en France. Bien que modifié plusieurs fois depuis sa signature, il reste un point sensible des relations bilatérales. Le gouvernement français actuel semble vouloir le remettre en question, une approche vivement critiquée par LFI qui y voit une posture « néocoloniale ».

Le communiqué souligne également l’impact de ces tensions sur les « millions de familles françaises » ayant des liens avec l’Algérie. LFI appelle à des « relations apaisées » et un « respect mutuel » entre les deux pays, 62 ans après la fin de la guerre d’Algérie.

Cette nouvelle crise intervient dans un contexte plus large de repositionnement de la France en Afrique, marqué par un recul de son influence sur le continent. Le groupe LFI s’inquiète que cette stratégie diplomatique ne contribue à détériorer davantage les relations avec les pays voisins de la France.

L’affaire Doualemn, qui a déclenché cette nouvelle tension, pose également la question du respect du droit dans le traitement des ressortissants étrangers. Si LFI condamne les propos violents attribués à l’influenceur, le groupe parlementaire insiste sur la nécessité de respecter les droits de la défense, même dans des cas sensibles.

Cette succession de crises diplomatiques illustre la difficulté persistante à construire une relation apaisée entre la France et l’Algérie, malgré les tentatives de rapprochement. Les liens historiques, démographiques et économiques entre les deux pays rendent ces tensions particulièrement sensibles pour une large partie de la population française.

Vous aimeriez lire

Du même auteur

+ There are no comments

Add yours