L’Algérie accélère son programme de dessalement d’eau de mer avec deux nouvelles usines à Oran et Tipasa

Le programme national de dessalement d’eau de mer en Algérie franchit une nouvelle étape avec l’inauguration de deux usines majeures. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a d’abord inauguré en juin 2022 le chantier de l’usine de Cap Blanc à Oran, avant de procéder, jeudi, à son inauguration définitive, soit 26 mois plus tard. Cette réalisation express a été saluée par le chef de l’État comme le symbole d’une « Algérie victorieuse ». « Grâce à la volonté des hommes, du simple ouvrier au plus haut cadre, le défi a été relevé », s’est-il félicité, soulignant que « l’Algérie indépendante… d’où elle a commencé et où elle est arrivée ? Nous voici au stade des grandes réalisations en un temps record et avec les technologies les plus modernes ».

Dans la continuité de ce programme ambitieux, le Président Tebboune a inauguré ce samedi l’usine « Fouka 2 » dans la wilaya de Tipasa, en présence de plusieurs hauts responsables dont le Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et Chef d’État-major de l’Armée nationale populaire.

Ces deux infrastructures s’inscrivent dans un vaste plan national comprenant la construction de cinq grandes usines de dessalement, pour un investissement total de 2,4 milliards de dollars. Outre Oran et Tipasa, trois autres sites ont été retenus. Il s’agit d’une station située à El Tarf (Koudiet Eddraouche), une autre à Béjaïa (Tighremt-Toudja) et à Boumerdès (Cap Djinet). Chaque usine dispose d’une capacité de production de 300.000 mètres cubes par jour.

Une particularité notable de ce programme réside dans le fait qu’il repose entièrement sur des compétences nationales. Contrairement aux stations construites précédemment en partenariat avec des entreprises étrangères, la réalisation a été confiée aux filiales des groupes Sonatrach et Cosider. Selon Rachid Hachichi, Président directeur général de Sonatrach, « les cinq usines de dessalement réalisées dans le cadre du plan d’urgence présidentiel ont été construites avec des compétences 100% algériennes et le taux d’intégration des produits nationaux dans ces infrastructures a atteint 30% ». Cette approche aurait permis d’économiser près d’un milliard de dollars sur l’ensemble du programme.

L’impact de ces nouvelles installations sera considérable sur l’approvisionnement en eau potable du pays. À elle seule, l’usine de Fouka 2, qui s’étend sur une superficie de 7,15 hectares, permettra d’alimenter 3 millions d’habitants des wilayas d’Alger, de Tipasa et de Blida. À terme, l’ensemble du programme bénéficiera à 15 millions de citoyens.

Ces nouvelles infrastructures permettront de faire passer la production nationale d’eau potable issue du dessalement de 2,2 millions de mètres cubes par jour à 3,7 millions. Plus significatif encore, la part de l’eau dessalée dans la couverture de la demande en eau potable passera de 18% actuellement à 42%, renforçant considérablement la sécurité hydrique du pays.

Ce programme ambitieux, qui allie maîtrise technologique et savoir-faire local, illustre la capacité de l’Algérie à mener à bien des projets d’envergure dans des délais maîtrisés. Comme l’a souligné un observateur : « C’est ça l’Algérie Nouvelle, l’Algérie des défis, défis relevés par les mains algériennes ». A.B

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