Alliance Algérie-Oman : Le nouvel axe de résistance qui fait trembler les Émirats

La visite d’État du sultan Haïtham ben Tariq en Algérie qui a duré deux jours marque l’émergence d’un axe géopolitique inattendu au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ce rapprochement entre deux nations souverainistes constitue bien plus qu’un simple échange diplomatique : il s’agit d’une reconfiguration stratégique majeure qui bouscule les équilibres régionaux et inquiète particulièrement les Émirats arabes unis. L’Algérie, qualifiée par certains observateurs de « Mecque des révolutionnaires », et Oman, réputé pour sa diplomatie équilibrée, partagent une vision commune : celle d’une coopération basée sur le respect mutuel et la non-ingérence, loin des jeux d’influence qui ont marqué la politique régionale ces dernières années. La signature de huit mémorandums de coopération lors de la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Oman témoigne d’une volonté commune de bâtir un partenariat multidimensionnel touchant l’investissement, l’environnement, l’éducation et les médias. Mais l’aspect le plus significatif reste la création d’un fonds d’investissement conjoint, perçu comme « un levier stratégique pour un projet économique arabe indépendant », selon des sources proches du dossier. Ce rapprochement algéro-omanais s’inscrit dans un contexte géopolitique particulièrement tendu. D’après plusieurs analystes, les deux pays refusent catégoriquement « la soumission et s’opposent au projet de domination sioniste » dont les Émirats arabes unis seraient devenus l’un des vecteurs. Cette alliance représente donc « une gifle élégante qui a ébranlé les Émirats », une visite jugée « inquiétante » par les cercles de pouvoir émiratis. La dimension militaire et sécuritaire de ce rapprochement constitue probablement le facteur le plus déstabilisant pour les équilibres régionaux. L’Algérie, avec sa puissance militaire considérable et son expertise en matière de guerre asymétrique, combinée à la position stratégique d’Oman qui contrôle le détroit d’Ormuz, dessine les contours d’un nouveau pôle de puissance. Des experts régionaux évoquent même des scénarios de coopération militaire accrue et d’échange de renseignements entre les deux nations. « L’Algérie n’est pas un pays comme les autres, et maintenant elle s’approche », prévient un spécialiste des questions sécuritaires au Moyen-Orient, suggérant que cette alliance pourrait constituer un contrepoids face à ce qu’il qualifie de « guerre hybride menée par les Émirats ». La complémentarité géographique entre les deux pays renforce encore leur potentiel stratégique : l’Algérie avec sa position africaine et méditerranéenne, et Oman avec son ouverture sur l’océan Indien et les marchés asiatiques. Cette configuration offre notamment à l’Algérie « un accès stratégique à l’océan Indien », redessinant ainsi la carte géopolitique régionale. Les tensions sous-jacentes entre Oman et les Émirats arabes unis alimentent également cette nouvelle dynamique. Des sources diplomatiques évoquent ce qu’elles décrivent comme une « haine historique » des Émirats envers Oman, possiblement liée à un complexe d’infériorité enraciné dans l’histoire : les Émirats furent autrefois des émirats côtiers pauvres dépendant d’Oman. Des allégations font état de multiples tentatives d’ingérence émiratie, allant de l’établissement de réseaux d’espionnage à Oman au soutien au maréchal libyen Haftar contre les intérêts algériens. Face à cette situation, l’alliance algéro-omanaise pourrait constituer un rempart contre l’influence émiratie et israélienne dans la région. Certains observateurs vont jusqu’à affirmer que « si les Émirats persistaient à menacer l’Algérie, celle-ci pourrait riposter depuis Oman », notamment en adoptant une posture plus ferme sur le dossier yéménite. Cette nouvelle configuration géopolitique intervient dans un contexte régional marqué par l’intensification des frappes israéliennes en Syrie, perçues comme « un effondrement symbolique du pouvoir syrien et une indication de l’effondrement du concept de souveraineté au Moyen-Orient ». L’axe Alger-Mascate pourrait ainsi s’imposer comme un pôle de stabilité et de souveraineté dans une région en pleine recomposition. À l’heure où les « lignes rouges » traditionnelles semblent s’effacer, cette alliance représente peut-être l’esquisse d’un nouvel équilibre arabe fondé sur l’éthique, la coopération authentique et le respect mutuel. A.B

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