L’Algérie s’apprête à franchir une étape cruciale dans sa quête d’autosuffisance alimentaire avec le lancement du projet « Baladna ». Cette initiative algéro-qatarie vise à transformer radicalement la production de lait en poudre dans le pays. Youcef Cherfa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a annoncé le début des travaux pour le mardi prochain, marquant ainsi le coup d’envoi d’une aventure agricole ambitieuse.
Estimé à 3,5 milliards de dollars, le projet « Baladna » s’étendra sur 117 000 hectares, divisés en trois pôles distincts. Chaque pôle comprendra une ferme pour la production de céréales et de fourrage, une autre pour l’élevage bovin et la production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre. Cette approche intégrée vise à optimiser l’ensemble de la chaîne de production.
Le projet aspire à produire localement 50% des besoins nationaux en lait en poudre, à approvisionner le marché en viande rouge, à augmenter le cheptel bovin national et à créer 5000 emplois directs. Ces objectifs s’inscrivent parfaitement dans la stratégie de diversification économique et de réduction de la dépendance aux importations alimentaires de l’Algérie.
Un modèle de coopération internationale
« Baladna » est le fruit d’un partenariat entre l’entreprise qatarie du même nom et l’État algérien, représenté par le Fonds National d’Investissement. Cette collaboration illustre les avantages de la coopération internationale dans le domaine agricole, combinant l’expertise qatarie avec les ressources et le potentiel agricole algériens.
Défis et perspectives
Malgré son potentiel, le projet fait face à des défis considérables, notamment la gestion durable de l’eau dans les zones sahariennes, la formation d’une main-d’œuvre qualifiée et l’adaptation des techniques d’élevage aux conditions locales. La réussite de « Baladna » pourrait en faire un modèle pour d’autres initiatives similaires dans la région.
Le projet sera réalisé en quatre phases, avec un objectif de production effective à l’horizon 2026 pour la première phase. Les travaux débuteront par des opérations de forage pour la recherche d’eau, une étape cruciale pour la viabilité du projet dans les zones sahariennes.
En conclusion, le projet « Baladna » représente un tournant majeur dans la stratégie agricole de l’Algérie. En visant l’autosuffisance en produits laitiers et en viande, tout en créant de nombreux emplois, cette initiative promet d’avoir un impact significatif sur l’économie et la sécurité alimentaire du pays. Les années à venir seront déterminantes pour évaluer le succès de ce projet ambitieux et son potentiel à devenir un modèle de développement agricole durable dans la région. R.E
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