La main marocaine tendue à l’extrême droite française : Le Maroc joue et perd

Le nouveau Front populaire vient de remporter ce dimanche les élections législatives en France par une majorité relative face au parti de l’extrême droite et héritier du Front National. Battu à plates coutures et ses rêves xénophobes évaporés, le RN est déchu.
Evanouis aussi les rêves caressés par le Makhzen qui s’était empressé de s’acoquiner avec ce parti d’extrême droite pour venir à bout de son voisin, l’Algérie. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, comme le dit l’adage français, le RN a perdu, laissant transparaitre une énième félonie. Une récente enquête vient de révéler les liens étroits unissant ce parti d’extrême-droite au Royaume du Maroc. Loin d’être une alliance naturelle, cette connexion contre nature explique le stratège auquel a recouru le roi, visant à étendre son influence au-delà des frontières du royaume.

Après l’entité sioniste, le Maroc, en quête de soutiens internationaux et cherche à s’entourer d’alliés influents pour asseoir sa position de puissance régionale. Qui donc mieux que le RN qui, en dépit de ses divergences idéologiques, semble arranger les affaires du Maroc. Les deux partagent les mêmes intérêts communs, notamment l’hostilité affichée à notre pays par les nostalgiques de l’Algérie française et qui forment le plus gros des troupes de l’extrême droite française ainsi que la question du Sahara occidental et d’Israël. Le soutien de figures de proue de l’extrême-droite française, telles que Thierry Mariani ou Jean-Claude Martinez, à la position marocaine sur ce dossier en témoigne. De même, l’hostilité envers l’Algérie, perçue comme un rival géostratégique, constitue un autre point de convergence entre les deux parties.

Une stratégie risquée pour le Maroc

Bien que cette alliance avec l’extrême-droite française puisse sembler payante à court terme, elle n’en comporte pas moins des risques pour le Maroc à long terme. En s’associant avec des formations politiques contestées, le royaume s’expose à des critiques acerbes de la part de la communauté internationale, notamment sur les questions des droits de l’Homme et de la liberté de la presse.

De plus, la défaite du RN aux élections législatives françaises et la montée de la Gauche pourraient complexifier les relations entre Paris et Rabat. L’Algérie, étant un partenaire incontournable que la realpolitik et le pragmatisme économique imposent comme tel, aura son mot à dire au futur gouvernement français dominé par le Nouveau Front populaire. En définitive, la « stratégie » marocaine visant à séduire l’extrême-droite française et traduisant les ambitions d’un royaume soucieux de renforcer son influence régionale et internationale à coups de compromissions au détriment de toute éthique et morale risque de se heurter au rempart de l’Algérie, aux réalités de la politique française et aux impératifs de la stabilité régionale.

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