L’Algérie a accueilli lundi à Alger une importante délégation de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN) pour une série de rencontres axées sur la sécurité énergétique et la coopération régionale. Ces échanges, qui se sont déroulés tant au niveau parlementaire que ministériel, soulignent le rôle stratégique croissant de l’Algérie dans l’architecture énergétique euro-méditerranéenne.
La journée a débuté par une rencontre de travail au Centre international des conférences « Abdelatif Rahal », réunissant les représentants du Parlement algérien et une délégation conjointe de l’AP-OTAN, comprenant le Groupe spécial Méditerranée et Moyen-Orient (GSM), la Commission sur la démocratie et la sécurité (CDS), et la Sous-commission sur la résilience et la sécurité civile.
Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a ensuite reçu la délégation pour des discussions approfondies sur la sécurité énergétique. Il a souligné que cette question est devenue « une préoccupation majeure » tant pour les pays producteurs que consommateurs, citant les défis liés à la croissance économique, aux situations géopolitiques, et aux fluctuations des prix.
L’Algérie affirme son ambition de devenir un hub énergétique régional, notamment à travers plusieurs projets stratégiques tel que le développement d’un programme national d’énergies renouvelables visant 15.000 MW d’énergie photovoltaïque d’ici 2035, le projet de gazoduc d’hydrogène vert SoutH2 Corridor reliant l’Algérie à l’Allemagne via l’Italie et l’Autriche, le renforcement des interconnexions électriques et gazières avec l’Europe et les pays africains voisins ainsi que le projet de gazoduc Transsaharien (TSGP).
La sécurité des infrastructures énergétiques a occupé une place centrale dans les discussions. Le ministre a détaillé le dispositif algérien de protection des installations stratégiques, reposant sur une coordination entre les forces de sécurité publiques et l’Armée nationale populaire (ANP).
La coopération avec l’OTAN s’étend également à la cybersécurité et au transfert de technologies de pointe, avec des perspectives de développement dans la gestion des risques et la formation technique avancée.
Les représentants de l’AP-OTAN, notamment Fernando Gutierrez et Javier Maroto, ont salué « le rôle central et stratégique » de l’Algérie dans la consolidation de la sécurité énergétique régionale. Le président de la Commission de la défense nationale du Conseil de la nation, Aissa Naili, a pour sa part réaffirmé la volonté de l’Algérie d’établir des relations avec l’OTAN « basées sur le respect mutuel, le pragmatisme et la coopération ».
Ces rencontres ont également abordé d’autres enjeux régionaux majeurs comme la lutte contre le terrorisme, la migration clandestine et les changements climatiques, soulignant l’interconnexion entre la sécurité en Méditerranée et la situation au Sahel. R.E
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