L’or des émirs du Golfe revendu par Ouyahia

Par Boubakeur Amrani

L’ex-Premier ministre a fait hier des révélations explosives à la Cour d’Alger, à l’ouverture du procès en appel de l’affaire du montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale de 2019.

Interrogé sur l’origine des fonds entreposés sur ses comptes bancaires et postaux personnels, dans une agence de la banque de développement local (BDL) , l’ex premier ministre Ahmed Ouyahia, sans sourcier, répond que durant la période de chasse à l’outarde et à la gazelle, ouverte aux émirs du Golfe par le régime bouteflikéen, Il avait reçu soixante lingots d’or comme cadeau, offert par les émirs de quatre monarchies et qu’il avait écoulé sur le marché parallèle, après le refus de la banque d’Algérie de les racheter.

Il a précisé à ce titre avoir reçu ces lingots d’or qu’il a vendus pour une valeur de 350 millions de dinars, soit l’équivalent de 35 milliards de centimes, qu’il a déposés sur ses comptes bancaires et d’ajouter qu’il n’a pas déclaré ces montants, car « recevant un traitement depuis 2017 ».

Ouyahia a enfoncé le clou en déclarant que les fonds entreposés sur trois comptes bancaires et postaux , pour une valeur de 70 milliards de centimes, n’ont rien à voir avec les hautes fonctions qu’il a eu à occuper, avant d’ajouter qu’il a refusé d’évoquer cette question pour, dit-il, « éviter de nuire aux rapports qu’entretien l’Algérie avec des pays amis ».

Ce « cadeau protocolaire », soixante lingots d’or, offerts par des émirs des monarchies du Golfe à Ahmed Ouyahia en sa qualité de Premier ministre de la République Algérienne, fait rappeler l’histoire des diamants offerts par Bocassa à l’ancien président Français Valéry Giscard D’Estaing. Une affaire révélée par le journal « Le Canard enchainé » et qui a valu sa campagne, lui faisant perdre sa réélection à la tête de l’Etat Français face à François Mitterand.

Mais là, il s’agit de lingots d’or offert à titre de « cadeaux protocolaires » à l’Algérie. L’ex premier ministre, Ahmed Ouyahia s’est donc fourvoyé à confondre la nature du « présent » et sa destination, hier, devant la Cour d’appel d’Alger qui a instruit le dossier relatif au procès concernant l’affaire dite de montage de véhicules et celle liée au financement du 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

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