Les actions militaires ou pacifiques organisées par la fédération de France du Front de libération national (FLN) dans l’Hexagone durant la guerre de libération nationale, ont permis de desserrer un peu l’étau sur le Front interne (en Algérie) en exportant la révolution sur le territoire ennemi, ont témoigné mercredi à Tizi-Ouzou des Moudjahidine de la wilaya 7 historique (France).
Intervenant lors d’une rencontre-témoignage organisée au musée régional du Moudjhahid dans le cadre des activités marquant la Journée nationale de l’émigration (17 octobre), les anciens membres de la fédération de France du FLN (wilaya 7 historique) Mohamed Badkouf, Ahmed Laskri et Khelifa Idress, ont souligné que les actions menées sur le territoire français ont poussé l’administration coloniale à ne pas se concentrer uniquement sur les maquis de la Révolution en Algérie, ayant été, désormais, contrainte de prendre en compte ce qui se passait chez elle.
Ces trois moudjahidine sont revenus sur le rôle de la wilaya 7 historique durant la révolution, en permettant, grâce aux actions pacifiques (grève de la faim des détenus, manifestation du 17 octobre) ou militaires (attentats contre des objectifs sécuritaires et économiques français) et à la collecte de cotisations et l’achat d’armes pour la révolution, de soutenir la révolution et d’aider leurs frères moudjahidine qui subissaient les affres de l’armée française en Algérie et y faisaient face avec bravoure.
Khelifa Idress, ancien membre et responsable des groupes armés, dits groupes de choc de la Fédération de France, a énuméré une longue liste des actions et attentats menés par les membres de cette organisation.
« Le premier attentat en France a eu lieu en 1955 à Lyon lorsqu’un indicateur a été abattu par un Fédaï de la 7e wilaya », a-t-il souligné, ajoutant que des opérations ont été aussi menées contre des policiers et des harkis ramenés par les forces françaises d’Algérie en France pour mater le FLN.
Par ailleurs, plusieurs objectifs économiques ont été incendiés par des commandos du FLN en France et des commissariats de police et des fourgons ciblés, selon le même intervenant.
Revenant sur les manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 organisées par la FLN et réprimées dans le sang par la France, Ahmed Laskri qui était parmi les organisateurs, s’est rappelé d’un manifestant qui avait perdu une de ses jambes et qui avait insisté pour participer à la marche en lui disant « j’ai perdu une jambe pour la France (il était enrôlé de force dans l’armée française durant la seconde guerre mondiale), cette fois-ci je veux perdre ma deuxième jambe pour mon pays », résumant ainsi le courage et la détermination des Algériens unis derrière le FLN pour arracher l’indépendance du pays. APS
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