Le Burkina Faso s’indigne contre les propos «insultants» d’Emmanuel Macron sur l’Afrique

Le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a estimé qu’Emmanuel Macron avait «insulté tous les Africains», lors de propos où il dénonçait «l’ingratitude» de certains pays envers la France, suscitant la colère sur le continent.

«Il a insulté tous les Africains. (…) Voilà comment ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux», a réagi, hier lundi M. Traoré, lors d’une cérémonie de vœux.

«Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, on dénonce les accords. Si on ne dénonce pas les accords, juste dire qu’ils quittent les bases (militaires), on n’a rien fait», a-t-il affirmé.

«Les Africains doivent se réveiller. Nous devons travailler à être indépendants. Il faut décoloniser les mentalités», a-t-il ajouté.

Les déclarations du président du Burkina Faso constituent un énième revers pour la France en Afrique et fait suite à plusieurs déclarations de dirigeants du continent qui se sont exprimés en faveur de la fin de la présence de l’armée française sur leurs territoires.

En effet, entre 2022 et 2023, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires.

Par ailleurs, le Tchad, dernier point d’ancrage de la France au Sahel, a dénoncé l’accord de coopération militaire et exigé un départ d’ici fin janvier des troupes françaises. Deux bases militaires ont déjà été rétrocédées.

Le Sénégal a, de son côté, demandé la fermeture des bases françaises et la fin de toutes les présences militaires étrangères, selon un calendrier à définir.

Et les deux pays ont aussi critiqué les propos de M. Macron qui avait également affirmé que la France avait consenti par politesse à certains pays africains «la primauté de l’annonce» de la réorganisation de son dispositif militaire.

«Je voudrais exprimer mon indignation vis-à-vis des propos récemment tenus par le président Macron qui frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains. Je crois qu’il se trompe d’époque», avait déclaré le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno.

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko avait de son côté dénoncé des propos «totalement erronés» et que la décision du Sénégal «découle de sa seule volonté», en tant que «pays souverain».

La France doit également retirer progressivement ses militaires de Côte d’Ivoire et du Gabon. APS

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