Tebboune à Djanet : Le Sud algérien, grand défi du prochain mandat présidentiel

À l’approche de l’élection présidentielle algérienne du 7 septembre, le développement des régions du Sud s’impose comme un enjeu majeur. Le candidat indépendant et président sortant, Abdelmadjid Tebboune, en a fait un axe central de sa campagne lors de son meeting jeudi à Djanet.

Le Sud algérien, riche en ressources naturelles mais historiquement marginalisé, représente un défi colossal pour le prochain quinquennat. Les promesses de Tebboune reflètent l’urgence de combler le fossé de développement entre le Nord et le Sud du pays.

Parmi les priorités annoncées, la création d’emplois pour les jeunes, le développement des infrastructures et la diversification économique. Le candidat mise sur l’entrepreneuriat local, appelant à la création de start-ups dans l’agriculture, l’élevage, le tourisme et les services.

Le tourisme saharien, secteur à fort potentiel mais sous-exploité, figure en bonne place dans le programme de Tebboune. Djanet, avec ses paysages uniques, pourrait devenir une vitrine de ce développement touristique.

L’ouverture de nouveaux postes frontaliers avec le Niger et la Libye, ainsi que la création de zones franches, vise à dynamiser le commerce transfrontalier. Cette stratégie s’appuie sur la croissance de la production algérienne dans divers secteurs industriels.

Conscient des attentes de la population, Tebboune s’engage à tenir une réunion gouvernementale à Djanet pour recueillir les revendications locales. Cette promesse souligne l’importance d’une approche décentralisée du développement.

Cependant, les défis restent nombreux. La région souffre d’un manque chronique d’infrastructures, d’un chômage élevé chez les jeunes et de difficultés d’accès aux services de base. La réussite de ces projets nécessitera des investissements massifs et une vision à long terme.

Le développement du Sud s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification économique, cruciale pour réduire la dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures. C’est aussi un enjeu de sécurité nationale, la stabilité des régions frontalières étant essentielle dans un contexte régional instable.

En appelant à une participation massive le 7 septembre, Tebboune cherche à légitimer sa vision pour le Sud. Reste à voir si ces promesses se traduiront par des actions concrètes dans les années à venir, et si elles suffiront à répondre aux attentes d’une population impatiente de voir sa région prospérer. R.N